Sexe, mensonges et villénies

Publié le par tutti 49

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strauss-kahnL'affaire dont tout le monde parle et qu'il n'est même plus la peine de citer est parfaitement révélatrice d'un comportement vis à vis de la femme qui ne fait pas l'honneur de notre classe politique. Les derniers rebondissements du grand feuilleton New-Yorkais font passer le prince de la moquette pour la blanche colombe.*

 

La réhabilitation bat son plein. L'homme, voué il y a peu aux gémonies, promis à l'enfer d'un Alcatraz de substitution, prisonnier luxueux d'un appartement somptuaire, sort maintenant en pleine lumière, va dîner en ville (ce que nous aurions tous fait dans son cas, naturellement, les truffes en moins, ça va de soi) entouré d'une nuée de photographes.

 

Le barreau lave plus blanc. Le mensonge est chose trop sérieuse pour le confier à une autre catégorie que celle des politiciens. Que la soubrette mente et toute la tragédie s'écroule comme les cartes du poker du même nom. Le grand homme sort la tête haute de ce qu'on peut qualifier maintenant de simple péripétie hôtelière et déjà on réclame son retour dans la course présidentielle.

 

C'est faire peu de cas de ce qui s'est vraiment passé dans cette suite luxueuse. La moquette absorbe les bruits, elle ouate tout ceci d'un merveilleux confort mais les faits sont têtus. Des preuves médicales et d'ADN, confirment un rapport sexuel entre deux inconnus dont les statuts n'étaient nullement comparables. Il y aurait donc eu une relation précipitée, déplacée, hors de tout contexte amoureux.

 

Les chantres de grand homme de Sarcelles laissent à penser qu'il y a eu peut-être relation tarifée sans que rien ne les choque. Ainsi, un client pourrait se retrouver dans le palais présidentiel alors que l'on songe justement à pénaliser les amateurs de prostituées. Le représentant de notre nation pourrait être un individu qui pense que l'on peut tout s'acheter pour peu que l'on y mette le prix, y compris le corps d'une soubrette guinéenne !

 

C'est parfaitement abject. Le pensionnaire actuel n'avait déjà pas brillé par son rapport à la femme et l'instrumentalisation de ses déboires et heures de gloire conjugaux. La femme est rangée une fois encore au rang d'accessoire ludique, de vitrine élégante, de potiche sublime ou de souillon sordide. On la prend, on s'en sert et on la jette ! La société de consommation appliquée à une moitié de l'humanité.

 

Le pire c'est qu'il se trouve des femmes pour applaudir des deux mains. Elles réclament le retour en grâce du "séducteur" addict. Elles revendiquent l'effacement de l'épisode. Elles nient l'existence de l'une des leurs. Leur seigneur et maître peut revenir, elles le vénèrent, lui passent toutes ses fantaisies avec un regard bienveillant.

 

Le Parti socialiste est parfaitement inconscient. Il y a des commentaires qui nous éclairent sur la moralité de ces éléphants adipeux, de ces caciques lubriques. Rien ne peut être mis en balance avec leur désir de retour au pouvoir.

 

Ouvrez les yeux pendant qu'il en est encore temps. Que ce monsieur soit lavé de son crime présumé parce que sa victime serait une menteuse vénale n'est qu'une interprétation judiciaire. La réalité semble sordide, la femme est rejetée au rang d'objet de plaisir. L'amour parait nié, la jouissance d'un seul est mise en avant par votre chevalier blanc. C'est un recul terrifiant, c'est la négation de tous les combats féministes. Beaucoup d'hommes ne peuvent se résoudre à accepter votre position.

 

Outrageusement vôtre.

 

Nabum

 

Publié dans FMI-DSK

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