Ségolène Royal peut-elle remporter la primaire socialiste ?
Ségolène Royal se pose en candidate du pouvoir d'achat - © Photo AFP
Pouvoir d'achat, énergie, fiscalité... La candidate socialiste de 2007 revient sur le devant de la scène, et elle a des choses à dire. Après une longue période de silence médiatique, Ségolène Royal a choisi BFM-TV, mardi, puis RTL, mercredi, pour se relancer dans la course à 2012. Même si les sondages la donnent largement perdante. La candidate à la primaire refuse de se retirer de la course. "Je n'en ai pas le droit, je n'ai pas le droit d'arrêter. Ce n'est pas pour moi que j'avance, ce n'est pas par ambition personnelle que j'avance, c'est parce qu'il y a des millions de gens qui m'ont fait confiance et qui ne comprendraient pas que je m'arrête", assure la présidente de Poitou-Charentes.
Et de se comparer à une rescapée des "embûches" politiques: "je surprends parce que je suis encore debout". Interrogée par Jean-Michel Aphatie sur ses chances d'être désignée candidate à la présidentielle, Ségolène Royal tacle. "Ce n'est pas à l'élite auto-proclamée médiatico-politique de désigner qui va sortir des primaires. (...) Ce n'est pas le parti qui désigne, ce sont les Français".
Et pour convaincre ceux-ci, Ségolène Royal a des idées. Elle se pose en défenseure du pouvoir d'achat. La candidate propose de bloquer les prix des carburants, ainsi que ceux de 50 produits alimentaires et d'entretien de base. Mais rien à voir avec le "panier des essentiels" de Frédéric Lefebvre, insiste-t-elle: "C'est une plaisanterie, le panier des essentiels ! Ce sont les grandes surfaces qui ont la totale liberté de fixer ce panier y compris avec des produits de mauvaise qualité (...) et les gens ne peuvent pas choisir".
Côté fiscalité aussi, Ségolène Royal a une idée "choc". Elle souhaite des "états généraux de la révolution fiscale" en 2012, pour préparer la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, prévue dans le projet du PS. Mais elle s'en démarque également, en proposant d'inscrire dans la Constitution l'égalité entre l'impôt sur le capital et le travail. La candidate note aussi qu'il "ne faut pas que les socialistes soient synonymes de hausse d'impôts".
Mais ces idées suffiront-elles à faire oublier le manque de crédibilité de Ségolène Royal sur le plan économique ? Pas sûr non plus qu'elle arrive à se faire entendre parmi les nombreux candidats à la primaire. Surtout si Dominique Strauss-Kahn se lance dans la course.
Julie Coste (DioraNews)